Taizé (ca. 1950) – twee getuigenissen

‘De christenen in Europa zijn elkaar aan het vermoorden. Hoe kan dat?’ — Deze vertwijfelde uitroep, opgetekend uit de mond van Roger Schutz’s grootmoeder (wonend op de frontlinie WO I, Elzas), is de directe aanleiding voor de net afgestudeerde theoloog (univ. Lausanne en Straatsburg) om in september 1940 van een oude wijnbouwer een landhuis (Le château) te kopen in Taizé.1 Dat dorpje lag op twee kilometer van de demarcatielijn, net buiten de door de Duitsers bezette noordelijke helft van Frankrijk. Roger Schutz herbergt er in ‘t geheim vluchtelingen, joden, oorlogswezen en probeert hen via Frans-Zwitserse grens in veiligheid te brengen. In 1942 wordt het te gevaarlijk en vertrekt hij naar Genève. HIj woont er samen met enkele vrienden (zielsverwanten). Daar, op een appartement in de buurt van de Geneefse kathedraal, besluiten ze een oecumenische leefgemeenschap te stichten. Ze zijn met vier: Roger Schutz, Max Thurian, Pierre Souvairan en Daniel de Montmollin. In de herfst van 1944 neemt het viertal definitief zijn intrek in Taizé. Het sociale werk blijkt meer dan nodig, oorlogswezen, maar ook Duitse krijgsgevangen.

Op Pasen 1949 hebben zeven broeders zich levenslang verbonden tot drie geloften: het celibaat, gemeenschap van goederen, en het aanvaarden van gezag (hiërarchische organisatie). Het ‘format’ van het leven in een gemeenschap als protestant en de positieve visie op Rome (en de Oosterse Orthodoxie) zijn geen uitvindingen van Roger Schutz. Ze hingen toen in de lucht.
– Bijv. Wilfred Monod: 1923: Tiers ordre protestant de «Veilleurs»
– Marguerite de Beaumont: 1936 “communauté féminine de Grandchamp”.
Van rooms-katholieke zijde leken er in 1924 openingen te zijn (een apostolische brief vaan de Benedictijnen, equidem verba). De zusters van Regina Pacis (Vita & Pax) in Schoten organiseerden reeds in 1927 een congres der hereniging. Zij waren de vrouwelijke tegenhanger van de abdij van Chevetogne. Echter vanaf 1928 encycliek: Mortalium animos (1928), waarin alle ontmoetingen en gezamenlijke vieringen expliciet taboe werden verklaard. Dan is het 40 jaar wachten (Op het Tweede Vaticaanse concilie). Daar werden Roger Schutz en Max Thurian hartelijk ontvangen door Paus Johannes XXIII. zie onder

1. Georges Duby (Taizé, ca. 1950)

Il arrive que l’historien découvre inopinément beaucoup de ce qu’il cherche lorsqu’il sort de sa chambre et regarde autour de lui. J’en fis l’expérience au cours de ces tournées. J’aime les églises romanes du Clunysois. Je me souviens d’une fin d’après-midi où j’entrai dans celle, tout étroite et simple, de Taizé.

1955 ?- De broerders op stap (voorop: Roger Schutz, achter hem Max Thurian)

Dans le chœur, quatre hommes en tunique bleu sombre psalmodiaient. Lorsqu’ils se turent, je les rejoignis, nous échangeâmes quelques mots. Celui qui paraissait les diriger m’expliqua que, de religion réformée, ils étaient venus depuis la Suisse, dans l’intention de renouer avec l’esprit de Cluny. Prenant congé, je tendis la main. Mon interlocuteur jugea, je pense, qu’il n’était pas de sa dignité de donner la sienne à un laïc, à cet individu très jeune, vêtu à la campagnarde; il la retint, la fourra dans sa manche. Je fus touché par ce geste, et si profondément que la scène n’est pas sortie de ma mémoire.

Là, d’un coup, tout devint clair. Je compris ce qu’avait été l’esprit de Cluny, ce qu’il avait représenté au XIe siècle en ce pays, de quel poids avait dû peser, étayée par une conception strictement hiérarchique de l’univers entier, la volonté de tenir son rang, à tous les degrés de l’édifice social, et je devinais à quelle distance, je ne dis pas des croquants qui cultivaient leur domaine, mais des chevaliers, des seigneurs même, leurs voisins, s’étaient tenus dans leur orgueil, du haut de leur paternalisme arrogant, et convaincus de planer à proximité des anges, les moines de ce temps, maîtres du salut par les prières qu’ils décidaient de chanter en faveur de tel ou tel défunt et dont, de surcroît, la puissance temporelle écrasait une large part de la contrée.

Georges Duby, L’Histoire continue (p. 50-51).
Chapitre ‘Le traitement’ (période après-guerre, pendant la recherche pour son Thèse de Doctorat: La Société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise (publié en 1953))

2. Frère Roger & Max Thurian: catholiques/protestants?

Le 8 avril 2005, lors des obsèques du pape Jean Paul II, Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI, distribua la communion aux personnalités présentes. Parmi eux, Roger Schutz, fondateur de la communauté œcuménique de Taizé, officiellement pasteur de l’Eglise réformée. Le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui avait toujours refusé l’accueil des protestants à la communion catholique, faisait-il une exception ? L’énigme est résolue. L’historien Yves Chiron, dans le numéro d’août de la lettre d’information mensuelle Aletheia, révèle que Frère Roger, mort assassiné le 16 août 2005, était “converti” au catholicisme depuis 1972. Ce fait lui a été confirmé par Mgr Raymond Séguy, ancien évêque d’Autun (Saône-et-Loire), diocèse dans lequel se trouve Taizé.

“Mon prédécesseur, Mgr Armand Le Bourgeois, m’a affirmé qu’il avait bien reçu sa profession de foi catholique [les Eglises chrétiennes reconnaissant leurs baptêmes, la profession de foi suffit pour la conversion[NB: consentement au Credo de l’Église, y compris la structure ecclésiale, et son autorité episcopale, DW], en 1972, dans la chapelle de l’évéché d’Autun, et qu’il lui avait ensuite donné la communion… il assistait souvent à la messe dans la chapelle privée du pape et il communiait. Il a eu des funérailles catholiques, présidées par le cardinal Kasper. Tout cela était acquis, mais n’a jamais été révélé au grand public.” Pour Mgr Séguy, Frère Roger ne souhaitait pas “briser la communion oecuménique” autour de Taizé.

M. Chiron rappelle que l’autre fondateur de Taizé, le pasteur Max Thurian, mort en 1996, s’était lui-aussi converti au catholicisme. (NOTE: Lui, il l’a fait officiellement, ordination par le cardinal Ursi incluse en 1987, DW) . Dès lors, Yves Chiron émet l’hypothèse qu’un accord signé en 1971 entre la communauté et Rome, instituant “un représentant du prieur de Taizé auprès du Saint-Siège” préparait en fait “le passage à l’Eglise catholique des deux fondateurs”.

Frères Max Thurian et Roger Schütz avec Cardinal Augustin Bea et Pape Jean XXIII (c 1966)

Cependant, malgré tous ces éléments, Frère Alois, actuel prieur – catholique – de Taizé, déclare qu’il est “inexact” d’affirmer que Frère Roger s’est converti : “A l’évêché d’Autun, en 1972, il a simplement communié pour la première fois à l’eucharistie catholique, sans qu’une ‘conversion’ ne lui soit demandée. Frère Roger a cherché un chemin de ‘communion’ avec l’Eglise catholique et non de ‘conversion’, la ‘conversion’ impliquant une rupture avec ses origines.” Il s’en tient à une déclaration de Frère Roger à Rome, en 1980 : “J’ai trouvé (…) ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque.”

source: https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/09/05/frere-roger-le-fondateur-de-taize-etait-converti-au-catholicisme_809559_3224.html

NB: het is inderdaad onjuist om van ‘conversion’ (bekering) te spreken. Vanuit Rooms-katholiek perspectief is een dopeling een christen. Relevant is echter wel de inhoud van de ‘profession de foi’ (geloofsbelijdenis) om de communie te mogen ontvangen. Dat is de officiële geloofsbelijdenis dus (Nicea). No problem, want die hoort ook tot de protestantse belijdenisgeschriften. ECHTER: Geen tekst zonder interpretatie. En dan gaat het vooral over wat de zin “Ik geloof de ene heilige katholieke apostolische kerk” betekent. In casu: geloof in de ‘apostolische successie’ (de paus als opvolger van Petrus, die het gezag over de kerk (leer, leven, organisatie, cultus) van Jezus heeft gekregen) verondersteld. De facto dus de ‘rooms-katholieke Kerk’. De wat versluierende term die voor deze onderwerping aan de bisschop vaak wordt gebruikt is dat je je geloof belijdt in communie (gemeenschap) met de plaatselijke bisschop en de paus. Frère Roger kan dat zelf wel interpreteren als ‘geen breuk met mijn afkomst’, veel protestanten zien dat anders.

  1. grâce à une donatrice, Claire Brun, «qui ne coûtait que le prix d’une voiture à l’époque»